« Plus que jamais, la source d’une croissance pérenne se trouve à l’international »

Entretien avec Jean-Mathieu Sahy, président de Capital Export

 

Comment les PME[1] évoluent-elles à l’international ? À l’occasion de la publication du 3ème Baromètre de l’export réalisé par OpinionWay pour Capital Export[2], Jean-Mathieu Sahy, président de Capital Export, le fonds d’investissement spécialisé dans l’accompagnement des PME et ETI à l’international, livre son expertise.

 

Quels enseignements tirer de ce 3ème Baromètre ? 

Cette nouvelle édition révèle un niveau de maturité des PME et ETI à l’export en forte progression. Ces bons résultats montrent non seulement que les entreprises apprennent à croître dans un contexte d’incertitudes, mais aussi qu’elles considèrent l’international à sa juste valeur, comme un impératif stratégique pour la pérennité de leur développement à long terme. Jugez-en : malgré la succession de crises depuis trois ans, la part des entreprises présentes à l’international continue son ascension avec une nette progression en 2023 (67%, contre 51% en 2022 et 41 % en 2021). De plus, l’international représente maintenant en moyenne 25% du chiffre d’affaires des sondés, contre 12% en 2021, soit un doublement en deux ans. Quand un dirigeant d’entreprise active à l’étranger sur deux projette de renforcer son activité internationale dans les mois et les années à venir (50%, +10 points), on ne peut qu’être optimiste pour la suite !

 

Le Baromètre révèle également une forte disparité sectorielle face à l’international. Si l’on s’en réfère à la croissance continue et soutenue des sociétés que Capital Export accompagne, les offres distinctives, innovantes, à forte valeur ajoutée, apparaissent relativement « immunisées » face aux crises : Covid, pénuries et hausses d’approvisionnement, conflit russo-ukrainien …

 

Quelles perspectives à l’international pour les PME dans le contexte géopolitique actuel ?

L’actualité internationale perturbée et incertaine impacte toujours l’activité des entreprises françaises à l’étranger en termes de coûts. Les dirigeants exportateurs mentionnent des répercussions sur les prix des approvisionnements, qu’il s’agisse des matières premières et marchandises (77%) ou du transport de marchandises (66%). 38% évoquent également un allongement des délais de livraison, 28% des pénuries. Face à ces contraintes de prix des achats à l’étranger, un dirigeant exportateur sur quatre perçoit la baisse de l’euro plutôt comme une menace (25%) pouvant renchérir les coûts d’achats, qui pèse sur la rentabilité des entreprises ayant moins ou peu de « pricing power » et donc de capacité à répercuter les hausses.

Inversement, les entreprises qui disposent de marges brutes élevées voient comme un atout la baisse de l’euro face au dollar, qui reste une devise déterminante pour le commerce international. L’offre des entreprises nous accompagnons, caractérisée par un degré élevé d’innovation et de valeur ajoutée, est beaucoup moins sensible aux variations de prix d’achats et d’approvisionnements, qui, a contrario, pèsent fortement sur les coûts de revient des entreprises moins innovantes.

 

Sur un tout autre plan, le Baromètre souligne un réel besoin d’accompagnement chez les PME exportatrices : près de trois dirigeants sur cinq sont conscients qu’une entreprise ne peut pas se développer à l’international sans l’aide d’experts et de relais locaux.

 

Comment Capital Export s’inscrit-il dans cette dynamique ?

Ces résultats corroborent clairement la thèse d’investissement et la mission de Capital Export depuis l’origine : accompagner les entreprises de nos territoires à la conquête de l’international. Nos dix années d’expérience, exacerbées par trois années de crises successives, démontrent, s’il en était besoin, que l’apport d’un professionnel de l’international permet d’aller plus loin, de mieux cibler les gisements commerciaux et les modes optimaux d’accès aux principaux marchés mondiaux, de bien identifier et analyser les risques et les opportunités hors de France tout en disposant de capitaux nécessaires pour ce faire. C’est aussi la possibilité d’être assisté dans la mise en place de stratégies offensives de croissance externe sélective, particulièrement en Europe et aux Etats-Unis, qui permettent de gagner des années en termes de conquête de parts de marché et développement internationaux.

C’est pourquoi nous levons actuellement notre 3ème fonds dédié à l’accompagnement des PME qui ambitionnent de changer de dimension à l’international. Nous en sommes convaincus : plus que jamais, la source d’une croissance pérenne se trouve à l’international !

 

 

[1] : Chiffre d’affaires compris entre 10 M€ et 100 M€
[2] Baromètre OpinionWay pour Capital Export réalisé en mars 2023 auprès d’un échantillon de 300 chefs d’entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 100 M€.

Biographie

Jean-Mathieu Sahy
Président – Associé Fondateur de Capital Export

https://www.capital-export.fr

 

 

 

 

 

 

Diplômé de l’EM Lyon, Jean-Mathieu SAHY a débuté sa carrière dans le domaine des fusions-acquisitions avant de se consacrer au capital-investissement.

Membre du MEDEF International, il a fondé en 2010 Capital Export pour accompagner des sociétés qui expriment des savoir-faire distinctifs, en leur apportant des capitaux (7 à 15 M€ par opération) pour engager ou accélérer leur expansion internationale, et des appuis opérationnels dans leur stratégie internationale. Fort de 300 M€ sous gestion, Capital Export compte 17 entreprises en portefeuille.