Baromètre Euler Hermes : l’export, la clé de la reprise pour les entreprises françaises ?

Par Selin Ozyurt, économiste France chez Euler Hermes

 Le commerce mondial de biens et services en volume devrait rebondir de +8% en 2021 et de +6% en 2022. Une reprise qui pourrait profiter aux entreprises françaises : selon nos estimations, la demande additionnelle de biens et services adressée à la France croîtra de +100 Mds EUR en 2021-2022.

Ces débouchés additionnels à capter à l’export pour les entreprises françaises se situeront principalement en Europe, avec +6,8 Mds EUR à saisir en Allemagne en 2021,+4,3 Mds EUR en Belgique et +4,1 Mds EUR en Espagne. Mais le Grand Export offrira également des opportunités intéressantes aux exportateurs français, avec +6,2 Mds EUR à saisir aux Etats-Unis en 2021, et +2,2 Mds EUR en Chine. Certains secteurs bénéficieront plus directement de ce surplus de demande externe, dont les équipements de transport (+4,8 Mds EUR), l’agroalimentaire (+4,6 Mds EUR) et le secteur pharmaceutique (+4,6 Mds EUR).

Pour saisir ces opportunités, il faudra faire preuve d’audace, mais également de vigilance au niveau de l’organisation des chaînes logistiques, des zones ciblées et des clients choisis.

 

La crise sanitaire a fait évoluer les pratiques des exportateurs français

Selon notre Baromètre Export Euler Hermes 2021, 4 entreprises françaises sur 10 ont observé un recul de leurs exportations en 2020. Parmi les facteurs les plus cités pour expliquer cette baisse, on retrouve la décélération de la demande externe due aux restrictions sanitaires et les perturbations des chaînes de valeur dues à l’épidémie Covid-19.

Toutefois, la crise sanitaire a également représenté une opportunité pour de nombreuses entreprises : 36% des entreprises interrogées font état d’une hausse de leurs exportations en 2020. Le point commun de ces entreprises, c’est qu’elles évoluent dans des secteurs stratégiques (services, numérique, biens d’équipements), qui ont permis de combler des manques observés dans les chaînes de valeur internationales l’an passé.

Par ailleurs, l’épidémie Covid-19 a profondément changé la façon dont les entreprises françaises appréhendent l’export : 81% des entreprises interrogées déclarent avoir fait évoluer leur approche export à cause de la crise sanitaire. Ces dernières déclarent notamment avoir révisé leurs relations avec leurs fournisseurs (24%), revu les conditions contractuelles offertes à leurs clients (21%), et changé leurs modes de transports et leurs choix logistiques (21%).

 

Près de 8 entreprises sur 10 envisagent d’accroître leur chiffre d’affaires à l’export

Après une année 2020 marquée par le recul historique de l’activité, l’optimisme est de retour du côté des exportateurs français : 78% des entreprises interrogées lors du Baromètre Export envisagent d’augmenter leur chiffre d’affaires à l’export cette année. L’Allemagne, les Etats-Unis et la Belgique sont les 3 principales destinations export des entreprises françaises, suivies par l’Espagne et le Royaume-Uni. Le tropisme européen reste fort, signe que les exportateurs français misent encore sur des marchés qu’ils maîtrisent.

Les entreprises françaises veulent exporter plus, mais elles veulent également se lancer à l’assaut de nouveaux marchés. En effet, 51% des entreprises interrogées veulent accroître leurs exportations vers de nouveaux pays, contre seulement 38% lors du précédent baromètre. Les destinations les plus citées sont les Emirats Arabes Unis, le Canada, le Cameroun, le Maroc et le Sénégal.

 

Le risque d’impayés comme principale menace

Le risque d’impayés est cité comme la principale menace à l’international par les exportateurs français (62%). Une crainte justifiée, puisque 38% des répondants ont remarqué une hausse du délai moyen de paiement à l’export lors des 12 derniers mois (+22 points par rapport à la précédente édition du Baromètre) et 22% déclarent avoir subi au moins un impayé sur la même période (+7 points).

Les autres risques cités par les exportateurs français sont les risques légaux (59%), les barrières douanières (55%) et les risques liés aux transports (55%). Et évidemment, crise Covid-19 oblige : le risque sanitaire fait son apparition dans le classement (45%), dépassant même le risque politique (41%).

Biographie

Selin Ozyurt, économiste France chez Euler Hermes

 

 

Selin a rejoint Euler Hermes en 2020 en tant qu’économiste senior pour la France et l’Afrique. Auparavant, elle a travaillé à l’Agence française de développement en tant qu’économiste du risque pays, et à la Banque Centrale Européenne dans les départements de l’économie, de la recherche et de la stabilité financière. Selin est titulaire d’un doctorat en économie de l’Université de Paris Dauphine.

 

A propos d’Euler Hermes

Euler Hermes, leader de l’assurance-crédit en France et dans le monde, et expert reconnu dans les domaines de la caution, du recouvrement et du risque politique, aide les entreprises à se développer tout en protégeant leur trésorerie contre le risque d’impayés.